Arthroscopie du poignet (en cas d'entorses graves du poignet)
L'arthroscopie est une technique chirurgicale mini-invasive utilisant une caméra et des instruments miniaturisés qui permet d'obtenir des suites opératoires simples avec une récupération rapide. Cette technique est indiquée pour traiter les entorses graves du poignet, en permettant un diagnostic précis des lésions ainsi que leur traitement dans le même temps opératoire.
Sommaire :
Qu’est-ce que l’arthroscopie ?
L'arthroscopie consiste à intervenir au niveau d’une articulation à l’aide d’instruments miniaturisés introduits par de courtes incisions de quelques millimètres et sous contrôle d’un endoscope relié à une caméra vidéo.
Grâce à l'arthroscopie, le chirurgien a la capacité d'explorer l’ensemble des éléments anatomiques situés dans l’articulation via la caméra et un écran vidéo. Cette technique permet un diagnostic précis des différentes lésions articulaires et également de les traiter dans un certain nombre de ces lésions.
Il s’agit d’une technique relativement récente, apparue au début des années 1990.
Indications d’une arthroscopie du poignet ?
L’arthroscopie pour traiter les entorses graves du poignet
Une chirurgie par arthroscopie est particulièrement indiquée pour traiter les entorses graves du poignet. Par entorse grave, on désigne les entorses dans lesquelles on observe une rupture d’un ou plusieurs ligaments unissant entre eux les os du poignet.
Autres indications de l’arthroscopie du poignet
Le diagnostic et le traitement des entorses du poignet ne sont pas les seules indications de l’arthroscopie du poignet. On trouve également :
- Traitement précis des fractures articulaires du radius ou du scaphoïde
- Certaines formes d’arthrose débutante du poignet
- Ablation d’un kyste synovial
- Bilan de douleurs chroniques du poignet inexpliquées par les examens habituels (radiographie, arthroscanner)
Bénéfices de la technique d'arthroscopie du poignet
L’arthroscopie a permis la compréhension de lésions auparavant inconnues. L’arthroscopie permet également le traitement de lésions qui n’étaient pas accessibles dans de bonnes conditions à un traitement chirurgical conventionnel.
Par rapport aux interventions de chirurgie classique (dites « à ciel ouvert »), l’arthroscopie permet des suites opératoires plus simples et une récupération plus rapide de la fonction du poignet. Les douleurs sont limitées, la récupération des amplitudes est optimale, et les cicatrices minimes.
L’arthroscopie est une technique utile pour diagnostiquer et traiter des lésions auparavant inaccessibles. Dans certains cas, cette technique peut remplacer ou repousser des techniques à ciel ouvert, beaucoup plus handicapantes.
L’arthroscopie du poignet est réservée aux chirurgiens expérimentés, rompus à son utilisation.
Principe d’une arthroscopie du poignet
En résumé :
- Objectif de l’opération : Préciser le diagnostic et traiter une lésion articulaire dans un même temps opératoire.
- Durée : ambulatoire (pas de nuit à la clinique)
- Anesthésie : régionale (seul le bras est endormi)
- Cicatrices : quasi invisible (2 à 4 incisions de quelques millimètres)
- Récupération : plus rapide que dans le cadre d’une chirurgie à ciel ouvert.
Déroulement d’une arthroscopie du poignet
Pendant cette opération de chirurgie du poignet, le poignet est maintenu en traction verticale à l’aide d’une tour tirant sur les doigts.
Entre 2 et 4 petites incisions de quelques millimètres sont pratiquées sur le dos du poignet. Ces incisions permettant d’introduire la caméra et les instruments. À titre d’exemple, les optiques reliées à la caméra mesurent de 1.9 à 2.7 mm de diamètre.
Plusieurs instruments peuvent être utilisés dans le cadre d’une chirurgie arthroscopique du poignet : crochet, fraise, ressecteur motorisé, thermo-vaporisateur et système de suture miniaturisée.
Outre une exploration précise du cartilage, des ligaments et de la mobilité des différents os entre eux, cette technique va permettre de traiter de nombreuses lésions. En effet, il s’agit d’une technique qui permet à la fois d’établir un diagnostic précis des lésions et de les traiter dans le même temps opératoire.
Différents gestes opératoires
Dans le cadre d’une arthroscopie du poignet, plusieurs gestes opératoires peuvent être réalisés en fonction du diagnostic préalablement établi :
- En cas de rupture ligamentaire, les fragments instables des ligaments seront enlevés. Les parties distendues du ligament pourront être retendues par effet thermique avec des microbrûlures.
- En cas de fracture ou de séquelles de fracture, des fragments osseux ou cartilagineux fracturés pourront être remis en place et fixés très précisément.
- Des zones de frottement en cas d’arthrose évolutive pourront être abrasées.
- En cas de désinsertion du ligament triangulaire, celui-ci pourra être suturé sous contrôle arthroscopique.
- En cas de fracture du scaphoïde, un éventuel brochage ou vissage de la fracture pourra être contrôlé parfaitement par cette technique.
- Un kyste synovial pourra être complètement enlevé par l’intérieur de l’articulation.
Complications possibles
Les complications après une arthroscopie du poignet sont rares, mais doivent être envisagées avant une intervention de ce type.
- En cas de lésions intra-articulaires importantes, l’arthroscopie ne permet pas systématiquement une amélioration complète des douleurs et de la gêne fonctionnelle.
- Un petit kyste peut apparaître en regard des cicatrices. Il disparaît en général sous quelques semaines.
- Des ruptures de tendons, une infection, des fourmillements par lésions de rameaux nerveux sont rares, mais peuvent toujours survenir.
- Une algoneurodystrophie peut apparaître, comme pour toute intervention de chirurgie. Elle se manifeste par un poignet gonflé, douloureux, raide, avec une évolution évoluant sur plusieurs mois. Son apparition est imprévisible. Des séquelles à type d’enraidissement et de douleurs sont possibles.